Sustainability in a box – Comment nous avons développé un projet d’alimentation végétale en une semaine

« Let’s think beyond the bin. » C’est sous ce slogan que 23 étudiantes et étudiants de plus de dix pays se sont réunis en mars à Bâle pour une conférence internationale Eucor et EPICUR dans le cadre de la semaine de la durabilité. Ensemble, ils ont développé de nouvelles perspectives pour une consommation durable. Esma Bulut, de l’université de Freiburg, et Juliette Bontems, de l’université de Strasbourg, racontent comment, en une semaine seulement, un projet d’alimentation végétale abordable a été mis sur pied.

Lors de cette conférence étudiante, nous avons travaillé pendant cinq jours en groupes interdisciplinaires sur des études de cas concernant la consommation durable : de l’économie circulaire à l’alimentation durable en passant par l’upcycling. Des exposés de scientifiques ainsi que d’expertes et d’experts de la pratique nous ont donné de précieuses impulsions pour combiner les théories avec des idées créatives – et les transposer dans la pratique. En particulier, l’idée de ne pas seulement discuter de stratégies d’adaptation au changement climatique, mais aussi d’agir de manière proactive, nous a inspirés. En d’autres termes, ne pas se contenter de réagir, mais prendre les choses en main.

Développer un projet en trois jours ? Check !

Développer un projet entier en seulement trois jours ? Cela nous a d’abord paru fou – et ça l’était en quelque sorte. Lorsque, le mardi, nous avons entamé notre étude de cas sur l’alimentation à base végétale, nous ne savions pas encore à quoi ressemblerait concrètement notre idée à la fin. Grâce à une bonne animation, un coaching ciblé et un échange ouvert au sein du groupe, un climat de travail productif s’est rapidement instauré. Les idées ont été notées, rejetées, repensées – et tout à coup, elles sont devenues tout à fait tangibles.

Markus Hurschler de Foodways, une société de conseil spécialisée dans l’alimentation durable, a présenté une étude de cas qui soulignait le rôle central des partenaires tels que les restaurants et les commerces dans le changement des habitudes alimentaires. Après réflexion, nous avons décidé de nous concentrer sur ce que les magasins pouvaient offrir pour rendre l’alimentation végétale plus abordable et plus accessible, en particulier pour les personnes pour qui manger moins de viande n’est pas une priorité immédiate.

Ce qui nous a particulièrement plu, c’est la combinaison des sciences naturelles et des sciences sociales. En effet, on parle souvent de sujets en lien avec le climat, comme l’alimentation, sans tenir compte de la réalité sociale. Qui peut réellement se permettre d’acheter des produits bio végétaliens ? Qui a le temps de passer des heures à rechercher des recettes ou de se procurer des ingrédients spéciaux ? L’étude de cas sur laquelle nous avons travaillé a soulevé précisément ces questions – et mis l’accent sur l’inclusion sociale. Un point décisif à nos yeux. Car le changement ne fonctionne que si tout le monde est associé – et pas seulement un groupe cible souvent privilégié.

Dans le cadre d’un atelier dirigé par Sophie Schumacher de l’Innovation Office de l’université de Bâle, nous avons créé un profil fictif représentant notre groupe cible : Jan, père de quatre enfants, avec des ressources financières limitées et peu de temps disponible, doit avoir un accès facile à des repas végétariens, et ce, sans aucune augmentation des coûts.

Sustainability in a box

Notre solution : « Sustainability in a box » – un récipient réutilisable à l’entrée des magasins d’alimentation, rempli d’ingrédients végétaux bon marché comme des lentilles, des pois chiches ou des protéines de pois. Le tout accompagné de recettes faciles à comprendre et d’informations sur la préparation. Simple, bon marché, durable – et accessible à tous. Et sain de surcroît !

Le jeudi, nous avons reçu de précieux retours de Tonia Willi de MyClimate et de Markus Hurschler. Leurs réactions nous ont motivés à rester audacieux, et nous avons donc décidé de faire un pitch dans un format créatif : une courte vidéo avec des animations illustrant notre présentation.

C’était nouveau pour nous – il a fallu se jeter à l’eau. Mais cela en valait la peine : le vendredi, nous avons présenté notre projet, reçu un écho positif et quitté la salle avec le sentiment d’avoir peut-être créé un petit quelque chose d’utile. Car à la fin de la conférence, il ne s’agissait pas d’obtenir une bonne note, mais de répondre à la question suivante : comment de petites idées peuvent-elles réellement faire une différence – au-delà de la salle de cours ?

Cette semaine de conférence a été un petit aperçu du type de collaboration qui devient de plus en plus important dans un monde globalisé. Et c’est peut-être ce que nous avons appris de plus important : des solutions vraiment durables naissent là où des personnes issues de contextes différents mettent en commun leurs perspectives au-delà des frontières nationales – de manière ouverte, créative et avec le courage d’emprunter de nouvelles voies.

La conférence étudiante internationale « Let’s think beyond the bin. Reimagining consumption for a sustainable future » a été rendue possible par l’engagement de l’université de Bâle dans les deux groupements universitaires européens Eucor et EPICUR. Grâce à la coopération avec neuf universités partenaires dans sept pays européens, les étudiantes et étudiants de l’université de Bâle bénéficient d’une offre de formation variée et internationale. La conférence a été soutenue par Movetia, l’agence nationale suisse pour la promotion des échanges et de la mobilité, financée par la Confédération suisse.

Rédactrices : Juliette Bontems et Esma Bulut

Article initialement paru dans les « Campus Stories » de l’université de Bâle.

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